• Le Piège et la Martre

     Le Piège et la Martre

    Le Piège et la Martre

         Après l’automne, l’hiver  arrive à grands pas, les bruines de novembre, vinrent dévêtir la forêt de ses feuilles roussies. Et puis un beau matin, la neige tomba, légère, silencieuse. Elle tomba trois jours sans discontinuer, nivelant les hauteurs, comblant les vallons. Et pendant tout le temps où elle tomba, les bêtes des bois ne bougèrent pas, tapies au fond de leur refuge.

    Le Piège et la MartrePour la martre, le jour a été long et son estomac est vide. Affamée, mais d’humeur joyeuse à la vue de toute cette neige, elle suit le sentier familier qui l’amène habituellement vers des horizons prometteurs. Ses pattes agiles bondissent. Le sang de l’espoir bat fort dans ses veines.

         Une brèche dans un mur de branchages apparaît devant elle comme par hasard. Deux gros billots forment un espace étroit qui conduit, ô miracle ! À un appât succulent qui se détache, irrésistible, sur la neige accumulée au cours des jours précédents. La bête, un peu iLe Piège et la Martrencrédule devant cette chance inespérée, tend la patte pour toucher à l’appât, quand, brutalement, les bras d’un piège se referment violemment, happant dans un choc terrible, la patte de la malheureuse victime.

    Dans la douleur insupportable, le cri jaillit, perçant la nuit et faisant fuir, à toute vitesse, les bêtes des bois. La souffrance horrible des chairs mordues et de la peau déchirée, saisit la martre de frissons de désespoir. La bête tire de toutes ses forces, mais rien ne peut la libérer des ressorts d’acier. Devant l’affolement du danger, la bête se secoue et se tord en tous sens.

    Hélas, le piège reste là, fixé solidement. La martre se jette en arrière, tandis que ses pattes, valides, piétinent le sol avec rage. Elle tire de toutes ses forces ; de tous les côtés, mais rien ne bouge. Les dents d’acier du piège font dans ses chairs, d’horribles morsures et un filet de sang s’écoule, qu’elle lèche lentement. Prostrée dans une sourde torpeur, la bête abandonne la lutte. Elle semble se résigner, s’oublier même, pour sombrer dans un état de paralysie profonde.

    Tout à coup, comme si elle était subitement fouettée, la martre se redresse, palpitante de vie, bondissant, hurlant de colère et de rage, tentant désespérément de rompre l’étreinte mortelle. Dans une violente secousse, ses os craquent sous la morsure du piège. La bête prisonnière, se jette de côté et voit apparaître la pointe des os qui percent sa peau.

    Alors dans tout ce qui lui reste d’énergie, les yeux injectés de sang après tant d’heures de lutte, frémissante dans l’instinct de survie, la bête se rue sur sa patte cassée et à grands coups de dents, hache, broie, scie la chair sanglante et pantelante.

    Dans un suprême effort, sans même regarder son moignon (se qui reste de sa patte coupée), la martre, ivre de souffrance, mais libre, s’enfonce dans la forêt, attestant, à la face du monde, son indicible amour de l’espace et de la vie.

              Il reste cependant à convaincre l’ensemble des citoyens qu’ils peuvent devenir des acteurs essentiels pour préserver la vie de l’espèce animale menacée…Les pièges mortels de la faune que l’homme installe souvent sans le savoir sont  un grand danger même pour les humains…  À bon entendeur salut!   HamdibeyLe Piège et la Martre

     

     

     Le Piège et la Martre

    Google Bookmarks

    9 commentaires



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires